mardi 20 octobre 2009

Tecteo : quand une intercommunale se prend pour une entreprise privée


Tecteo est la nouvelle formule élargie de l’ancienne Association Liégeoise d’Electricité (ALE), qui était l’intercommunale dominante du secteur électrique dans la région liégeoise. Ayant «avalé» ces dernières années huit autres intercommunales locales un peu partout en Wallonie, Tecteo, resté basé à Liège, est désormais une intercommunale qui pèse aujourd’hui environ 2,2 milliards d’euros, emploie près de 2.000 travailleurs et a comme actionnaire principal (70%) la Province de Liège.

Tecteo a voulu augmenter ses tarifs pour 2009 «suite à des coûts plus élevés».
Mais il est tombé sur un os. La Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz (CREG), l’organe officiel et fédéral chargé de réguler le marché et les prix du secteur de l’énergie, a non seulement bloqué les tarifs mais aussi exigé de Tecteo qu’il diminue le coût de distribution de l’électricité. En réponse, Tecteo a annoncé que, pour réduire ses coûts de 13 millions d’euros (devenus par la suite 20 millions!), il allait réduire le nombre de ses sites d’exploitation (22 actuellement) et imposer aux 750 employés qui travaillent dans son secteur énergétique un plan d’économies. Et il a commandé un audit sur le sujet au bureau McKinsey (célèbre pour le nombre d’entreprises dont il a déjà orienté des restructurations sanglantes pour l’emploi, à commencer par la sidérurgie).

Cet été, le mécontentement y était grand. En effet, un plan de 22 millions d’économies a été voté puis annoncé par la direction de cette intercommunale. Celui-ci implique le passage de la semaine de travail de 36 à 38 heures sans augmentation salariale, la réduction ou la suppression pure et simple de primes, l’instauration d’un système d’évaluation calqué sur le privé,… Ce plan représente en fait une véritable attaque contre le statut des agents d’un service public. En arrière-fond, il montre aussi la volonté continue des managers - qui sont par ailleurs des mandataires PS influents - de transformer un service public en entreprise performante fonctionnant comme une boîte privée.

Dès le 22 juin, des travailleurs ont commencé spontanément des actions, puis début juillet, ils n’étaient pas moins de 90% à partir en action.
Depuis, les actions se succèdent, le 7 septembre avait lieu l’AG de la CSGP qui a décidé la grève au finish.

Nous soutenons évidemment ce mouvement à TECTEO, contre la privatisation des services publics, contre la dégradation des conditions de travail et pour la sauvegarde de l’emploi !

C’est pour cela que nous avons envoyé, en tant que CGSP Brugmann, une motion de soutien aux travailleurs de Tecteo en lutte.

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