Pour ce premier numéro du Scalpel, commençons par un récapitulatif des dernières évènements :
Le 16 juin, une journée de grève et d’action est organisée en front commun pour appuyer les revendications de la période 2008-2009. Le 11 septembre et les jours suivants, la délégation de la cgsp organise des Assemblées Générales pour le personnel sur Horta, Brien et Reine Astrid. Elle y lance un appel au rassemblement le 25 septembre pour des actions de blocage sur les entrées de la capitale voulant ainsi réagir contre les conditions salariales médiocres des fonctionnaires bruxellois.
Le 6 octobre, dans la perspective des accords interprofessionnel 2009-2010, la cgsp part en grève avec action nationale pour soutenir l`augmentation du pouvoir d`achat. Sur fond de « crise » financière, le gouvernement bruxellois revient sur ses engagements de hausse des barèmes dans la fonction publique bruxelloise. La cgsp-alr dépose alors un préavis de grève et part en action le 6 novembre. Le 16 décembre, à l`appel de la confédération des syndicats européens, la délégation se rend au parlement européen de Strasbourg pour manifester contre les projets d`augmentation à 65 heures de temps hebdomadaire de travail pour les infirmièr(e)s et l’augmentation de l’âge de la pension à 68ans et 45 ans de carrière pour le personnel en pénurie.
Ainsi, au terme de 4 journées de grève et d’action sur le front fédéral et régional, notre mobilisation ne fut pas vaine : 3% d’augmentation pour le barème C et 60% des frais de transport en commun remboursé par l’employeur, sans plafond salarial. Pourtant ces résultats restent très relatifs.
D’abord au vu de nos revendications : Toutes légitimes, elles s’étendent bien au-delà de ce qui fut obtenu. Ensuite, au regard des bénéfices que notre région dégage alors que les travailleurs bruxellois des services publiques en soins de santé sont les plus mal payés du pays! Prétendant n`avoir plus rien pour les travailleurs des services publiques, les autorités de la région bruxelloise semblent incapables de réclamer leur dû au niveau fédéral.
Celles-ci furent pourtant bien capables d’effacer l`ardoise des banquiers «en crise »… Privatiser les bénéfices, socialiser les pertes, toujours la même rengaine et les mêmes victimes. Ont-ils oubliés qu’aujourd`hui nos services publiques restent seuls garants d’un service pour l’ensemble de la population ? Comprennent-ils qu`au-delà de revendications pouvant apparaître comme corporatistes, c’est la survie des services publics eux-mêmes qui nous motive. La revendication d’un redémarrage de la staturisation du personnel, outre les avantages qu’elle procurerait aux travailleurs, a bien cette visée-là. Et au vu de la période de récessions qui nous sera à coup sûr imposée en 2009, 2010, etc. le service public prouve aujourd’hui plus que jamais son impérieuse nécessité.
Ces autorités, savent-elles que ce service au public, c’est vous et moi qui le rendons chaque jour aux patients que nous soignons ? S’en soucient-elles seulement ? Apparemment pas, et chaque jour nous voyons, malgré nos actions, la situation se dégrader. De plan « social » en plan « social », la quantité du personnel autour du patient diminue. Les dépréciations salariales et les conditions de travail poussent même certain(e)s d’entre-nous à quitter notre hôpital ! D`autres membres du personnel se voient congédier à la ville de Bruxelles ou au CPAS. Pourtant l’activité des hôpitaux publics bruxellois est en augmentation comme aime à se vanter le président d’Iris. Mais c’est bien les travailleurs de ces hôpitaux qui en payent le prix ! Mais qu’attend donc ce même président d’Iris pour nous donner au moins les mêmes avantages que ceux octroyés aux travailleurs de la commune dont-il est échevin ? Non, pour nous c’est plus de travail, plus de contraintes qui individualisées, intériorisées, déclenchent d’avantage de stress, parfois jusqu’au « burn-out ». Notre direction en est-elle consciente ? Rien ne l’indique. Lorsque l’on voit comment se déroula l’ouverture des accueils centralisés de la polyclinique de Brugmann !!!
Alors tout cela nous reste en-travers de la gorge, et l’indigestion est proche. Car, comme nous le constatons, aucune leçon n`est tirée de la faillite actuelle de la politique libérale prônée par les instances européennes et les différents niveaux de pouvoir nationaux. La part belle aux réductions des charges patronales dans les accords interprofessionnel 2009-2010 le démontre amplement… « Rentabiliser le social », faire plus avec moins de personnel, voilà dans quelles conditions notre travail à l’hôpital doit dorénavant s`organiser. Gérer un hôpital, public de surcroit, et son personnel à coup de « plans sociaux » n’est-il pour le moins anormal et des plus dommageables pour l’ensemble de la population ? A l`aube du désastre social qui s`annonce, les laisserons-nous encore longtemps nous traiter ainsi ? N’est-il pas plus que temps que les travailleurs se fassent respecter ? Pour tout cela nous devrons continuer à nous mobiliser et soutenir nos revendications. Continuer aussi à dénoncer ce qui chaque jour nous fait perdre un peu plus de nos droits.
En cela, notre délégation reste convaincue qu’une mobilisation plus importante des travailleurs est plus que jamais nécessaire, car malgré notre capacité de mobilisation sur tous les fronts, la destruction de nos acquis sociaux continue. Nous le pensons et d`autres travailleurs le pense et agissent aussi. Des travailleurs se regroupent, se réunissent, ici, à l`hôpital. Ils s`organisent ensemble, avec l’aide la délégation cgsp, pour l`amélioration de leurs conditions de travail. Et profitons de ce premier numéro du Scalpel pour leur réaffirmer notre soutien, et notre présence à leurs côtés. Et réaffirmons ici aussi notre solidarité avec tous les travailleurs qui au delà de leur craintes, résistent et se battent pour leurs droits. Leurs actions nous montrent à toutes et à tous le chemin que doit prendre notre lutte syndicale. Tous ensemble, nous seront plus fort!!
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