Il n’a jamais été aussi clair que les travailleurs vivent une crise importante de leur pouvoir d’achat. Les prix augmentent de manière vertigineuse (en moyenne ils ont augmenté de 19 % en 10 ans) mais les salaires, eux, ne suivent pas. Nous, travailleurs du service public, ne sommes bien sur pas épargnés.
Depuis quelques mois, les journaux regorgent de chiffres et statistiques inquiétantes pour la majorité de la population. Selon un dossier du Télé Moustique, il y a en Belgique 1.470.000 pauvres d’après les statistiques officielles, soit un septième de la population. "Mais ce chiffre, déjà insupportable, est calculé sur la base d’un seuil de pauvreté qu’on peut franchement qualifier de ridicule : est considéré comme pauvre l’isolé qui dispose d’un revenu inférieur à 860 euros par mois ou le ménage avec deux enfants (!) qui gagne moins de 1.805 euros net par mois. Qui peut vivre avec de telles sommes aujourd’hui ? Les statistiques sont complètement dépassées par la réalité." Le journaliste poursuit donc en faisant remarquer que les données disponibles sont, en plus, datées de 2006, soit avant la flambée actuelle des prix…Ce n’est pas pour rien que 6% des salariés sont aujourd’hui sous le seuil de pauvreté et que plus de 100.000 belges ont recours aux banques alimentaires pour se nourrir !
Une autre étude montre en effet les difficultés énormes auxquelles sont confrontés les travailleurs belges. Cette étude compare l’augmentation des prix de l’énergie et de l’eau pour deux familles types belges entre 2000 et 2008, à consommation égale. Les dépenses en eau ont ainsi doublé et le chauffage au mazout coûte trois fois plus cher. L’électricité coûte 70% plus cher qu’en 2000 et le gaz 110% plus cher…
Concrètement, "la baisse du pouvoir d'achat a un impact réel" sur les gens, note une étude du Soir, puisque près d'un consommateur sur trois déclare avoir diminué au cours des 6 derniers mois ses dépenses en matière d'alimentation (28% des sondés), de sorties au restaurant ou au café (29%), en matière de voiture (34%), d'habillement (33%), de télécommunication (30%), d'entretien, de rénovation de son logement (30%) ou encore d'énergie (35%). S'agissant des dépenses liées aux soins de santé, ils sont 14% à avoir diminué leurs dépenses de médicaments ou leurs dépenses relatives aux frais d'honoraires chez le médecin ou le dentiste.
Et malgré cela, le gouvernement n’est pas prêt à prendre des mesures sérieuses pour remédier à la situation. Les dernières déclarations de nos ministres ne sont pas faites pour nous rassurer. En effet ceux-ci n’hésitent pas à dire que rien ne pourra être fait pour améliorer le pouvoir d’achat, au contraire, selon eux, les caisses sont vides et il va donc falloir se serrer la ceinture.
Mais si on en regarde d’un peu plus près on peut vite se rendre compte que ce ne sont que des mensonges :
Il est assez frappant de voir avec quelle rapidité les gouvernements (fédéral et régionaux) ont été capables de débourser des milliards pour sauver les banques. Pour sauver les riches, l’argent existe, mais pour sauver l’emploi, nos pensions,…il n’y a jamais de pognon !
En effet, en Belgique pour 2007, les 30.000 plus grandes entreprises ont fait ensemble 77 milliards d’euros de profit. L’hebdomadaire Trends a révélé il y a quelques mois que les salaires des tops managers des entreprises reprises dans le Bel-20 ont augmenté en moyenne de 15% en un an.
En plus, la déduction des intérêts notionnels vient fortement agrandir le montant des cadeaux au patronat. A elle seule, cette mesure va coûter 3,5 milliards d’euros par an, soit 350 euros par habitant ! Une famille de quatre personnes pourrait donc recevoir 1.400 euros par an si ce cadeau n’avait pas été offert aux patrons, mais à la population.
Ce système s’ajoute aux diminutions de charges précédentes qui offraient déjà 5 à 6 milliards d’euros par an aux patrons. Du coup, pour permettre de faire ce genre de cadeaux au patronat, il va falloir sabrer ailleurs, sur nos salaires, dans les services publics,... Evidemment, cela se fait toujours au détriment des conditions de travail du personnel et au détriment de la qualité du service fourni.
Il faut nous organiser dans et pour un syndicat combatif !
Au mois de juin, la colère énorme de la population s’est exprimée : 25.000 personnes ont manifesté à Liège le lundi 9 juin et 8.000 à Anvers le même jour, 20.000 à Mons et 2.500 à Gand le lendemain, 4.000 à Hasselt, 4.500 à Namur, 3.000 à Arlon et 1.000 en Flandre Occidentale le mercredi et encore 10.000 à Bruxelles pour la journée de clôture. Cette dernière à peine terminée, 2.000 travailleurs de notre secteur ont à nouveau battu les pavés de Bruxelles le 16 juin dernier tandis qu’Anvers voyait déferler 13.000 autres le 24. Depuis deux autres actions de la CGSP ALR ont rassemblé des milliers de personnes en septembre et novembre.
Ce n’est bien sur qu’un début ! Le gouvernement refuse de nous écouter et n’a pris aucune mesure sérieuse pour remédier à la situation. Dans nos hôpitaux, la situation n’est pas plus rose. En plus des bas salaires, nous sommes confrontés tous les jours à une détérioration de nos conditions de travail, au manque de personnel,...Face à cette situation, nous devons réagir, nous solidariser par rapport à cette situation inacceptable et discuter sur notre lieu de travail sur la nécessité de s’organiser pour améliorer nos conditions de vie et de travail. Les militants de la CGSP veulent relever ce défi. Contactez-nous !
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